13 oct. 2020
Mis à jour : 22 déc. 2020
Historien et prospectiviste de formation, Mathieu Baudin est directeur de l’Institut des Futurs souhaitables (IFs), un Think and Do Tank dont la vocation est de diffuser librement des nouveaux savoirs pour réhabiliter le temps long dans les décisions présentes et d‘inspirer des futurs souhaitables.
Il est l’auteur de « Dites à l’avenir que nous arrivons », paru en juin 2020.
Nous parlons de pensée systémique, de l’importance de l’imagination pour changer notre regard, d’optimisme et d’un monde en trans-mutation.
• Mathieu, jeune papa, explorateur du futur et d’une partie du passé, voyageur dans le temps
• Formation d’histoire. Il fait de la prospective « voyager dans le temps et penser le futur »
• Pensée singulière, celle de l’histoire au service du futur
• Archéologues et prospectivistes sont deux raconteurs d’histoire pouvant changer l’histoire
• La/le prospectiviste, contemporain de l’histoire est une espèce fabulatrice qui se raconte des histoires avec une telle force qu’elle/il y croit
• La plus grande histoire qu’on se soit racontée, c’est l’histoire de l’argent
• L’essence même de la prospective, une indiscipline intellectuelle selon Pierre Massé (petite confusion avec Jean dans l’itw), née dans les années 50 en Europe dans une phase de résilience pour reconstruire et installer des décisions politiques
• La pensée prospective, c’est la pensée du tout « toutes choses interconnectées » sur du temps long, un art avec peu de limites
• Un des secrets: bien s’entourer de gens qui se rassemblent sans se ressembler
• La prospective, c’est l’art d’éclairer celles et ceux qui prennent des décisions en conscience
• Méthode systémique, sismique, panoramique, produit de mélange et d’hybridation
• Travailler sur les interconnections responsables de la complexité du monde, complexité qui se nourrit d’interdépendance
• Préambule: Mathieu, contemporain et acteur de l’époque, pas plus lucide qu’un autre
• L’histoire se fait à posteriori: la renaissance, qui a bouleversé 1000 ans de statu quo, est cet entre-deux, nommée renaissance à posteriori par les modernes, et non par les filles et les gars qui ont vécu cette période de grande crise et de tensions énormes
• Nous sommes peut-être dans une renaissance, il aime à le croire et y contribue
• Notre période, digne du néolithique selon certains, est une période de grande métamorphose - Tout l’enjeu est de savoir comment y participer ?
• Notre temps est celui de la postmodernité comme souligné par les sociologues
• Le choix du nom de notre période est encore libre, beaucoup de propositions pour le grand chaos
• La grande métamorphose sera peut-être le terme retenu par nos descendants
• La révolution industrielle du 19ième siècle avec l’épanouissement de la force motrice, carbonée est en train de se terminer
• L’anthropocentrisme est toujours là, on va devoir relativiser la place de l’humain
• Définir une autre économie basée sur d’autres valeurs
• Le fonctionnement en silos a permis de mieux comprendre les choses en les séparant
• Notre siècle, celui de la complexité, célèbre lui l’interdépendance et les interconnections
• Passons des déclarations d’indépendance aux déclarations d’interdépendance
• Changer son regard, ça change déjà le monde; Le regard biologique sera transformateur
• Au quotidien, nous avons tendance à résumer à l’essentiel, au plus simple
• Introspection et changement à minima: une exploration où on se sait pas ce qui va arriver
• Les interconnections, comme celles du web, peuvent diviser et aussi rassembler
• L’énergie mortifère est partout, également les forces de la vie pour s’inscrire dans le temps, créer un demain et quelque chose de neuf pour toute la planète
o Les mêmes esprits positifs, de Rio de Janeiro au Brésil à Porto-Novo au Bénin, avec l’échange de bons plans et astuces qui rassemblent
o Le rêve à l’international aux 18-19ième va peut-être se concrétiser
• L’enjeu des imaginaires, c’est l’enjeu préalable à toutes les batailles
o « Si on ne change pas ce qu’il y a entre nos deux oreilles, quelle que soit l’action menée, à priori, cela ne changera pas grand-chose »
o « Nous sommes toujours ridicules dans une voiture électrique bloquée dans un embouteillage. Si le transport et la mobilité ne sont pas repensés en amont, on y trouvera les mêmes affres y compris avec des technologies plus vertueuses »
• S’ouvrir au max pour essayer de voir différemment un monde qui appelle à la réinvention
o Il y a plus de risques à ne pas bouger, qu’à bouger
o Il y a plein de germinations, tentatives et essais-erreurs pour prendre son destin en main partout dans le monde, aussi des forces rétrogrades et mortifères pour nous ramener dans un passé moisi que l’on pense avoir connu
• Quel est l’imaginaire que l’on veut mettre dans la tête de ceux qui vont créer le siècle ?
o C’est une question d’énergie : l’imaginaire est au service d’une énergie, d’une force de vie, à chacun de trouver son ressort pour monter sur le chantier de la cathédrale
• Penser que demain est un monde ouvert nous aide à construire ici et maintenant
• Antonio Gramsci, au contact d’une métamorphose plus violente que la nôtre, disait que dans cet entre-deux, des forces sombres apparaissent de partout (ex: médias/ réseaux sociaux), également des explorateurs et forces de vie
• Le mot optimiste est un mot piégeant. C’est plus une question d’énergie
• Quelle énergie choisissez-vous pour participer et rentrer dans l’époque ?
o L’énergie de colère, de peur, de défiance, de construction ou de destruction ?
o François Taddei parle de méliorisme « faire mieux avec moins »
• Le climat, le sujet le plus insoluble de la période
o « Les neiges éternelles du Kilimandjaro ne seront plus éternelles pour nos petits-enfants, c’est acté et irréversible »
• Opter pour la construction et non la destruction mortifère pour maintenir l’histoire
• Nourrir le mouvement est une question d’énergie et de vibration
• La lucidité ce n’est pas le scénario d’arrivée, plutôt une base de départ
o Nous sommes lucides en contribuant au monde
• 4 scénarios: deux scénarios noirs et tendanciels, homonymiques aujourd’hui; le scénario de rupture (imaginons Cadarache découvrant l’énergie illimité), le scénario souhaitable
• Le scénario souhaitable est une question non pas d’optimisme, mais de volonté: que voulons-nous pour demain ?
o La volonté n’est posée ni en économie ni en politique
o Avant gouverner, c’était prévoir. Aujourd’hui, gouverner devrait être vouloir
• Petite aparté sur la définition du réel qui correspond ici à la lucidité du monde tel qu’il est, sans prendre en compte le réel de la trajectoire qui lui dépend de la volonté humaine
• Le réel de demain sera très certainement différent de ce que nous pourrions imaginer aujourd’hui
• Décoloniser nos imaginaires en répondant à la question « à quoi aspirons-nous? »
o Un équilibre avec la nature ?
o Des valeurs nouvelles comme la congruence ?
o Une bonne gestion des relations intergénérationnelles ?
o Une éducation proche de l’essentiel ?
o Une histoire revisitée par l’amitié des grands peuples et non les guerres ?
• Le réel nourrit la stratégie et n’est pas nécessaire à la phase d’idéation
• Plus nous parlons de nos aspirations, plus nous nous rendons compte que nous ne sommes pas si singuliers
o Nous rêvons tous de la même chose, quels que soient les continents et générations
o La covid-19 a mis en exergue nos manques et besoins, avec passage à l’imaginaire et l’action
• Penser à ce que l’on veut, établir une stratégie avec différents moyens, puis choisir
• Imaginer avec l’existant empêche les sauts quantiques
o Victor Schoelcher a aboli l’esclavage en repensant l’économie
o Nous n’avons pas toujours suivi le mode salarial ou utiliser du carbone
• Le secret pour la phase de lucidité: La claque passe mieux en collectif que seul(e)
• L’IFS fonctionne en mode caravelle pour s’épauler au cours de cette phase de lucidité
• Il est urgent de prendre le temps pour soi et le questionnement
o La maturité, c’est le produit du temps que l’on s’accorde pour les problématiques
o En prenant le temps de la complexité, on voit émerger des jeunes pousses
• Pas de révolution, mais une évolution, avec des arbres qui tombent et des jeunes pousses fragiles interconnectées
o Il n’y a pas de vérité dans le monde de demain, de préférence des convergences
o Contribuer et célébrer les convergences : c’est accélérer la naissance d’une nouvelle forêt
o « Une forêt tombe pour qu’une autre apparaisse », ses deux forces sont concomitantes
• Commencer par changer son monde, c’est contribuer à changer le monde
• Le changement radical n’est plus considéré comme marginal ou utopiste
• Peu importe la raison pour participer au chantier de la cathédrale, ce qui est important c’est ce que l’on veut y faire et avec quelle énergie
• Changer le monde en y intégrant le programme des jours heureux
• Pléthore d’armes de construction massive en fonction du niveau d’importance et du périmètre: hacker la culture, enlever un golf et y replanter une forêt, 1000 manières de revoir le besoin de nature hors-sol pendant la période des Trente Glorieuses
• La Covid-19: 1ier phénomène mondial de pause avec inventaire des mêmes besoins
• Célébrer les convergences au-delà des divergences
• Les références culturelles bougent vite
o Le CDI, considéré comme le Graal, ne fait plus rêver personne
o Le salariat a seulement 150 ans, avant tous entrepreneurs ou startuppers
o L’entrepreneuriat redevient un synonyme de liberté
• Rester dans un statu quo sans rien bouger est dangereux
• La folie a changé de camp, aux fous qui veulent qu’on continue comme avant de se justifier
• Changer les indicateurs de richesse à l’ONU et en Europe peut accélérer le changement
• Le bilan écologique et social dans une entreprise fait aussi bouger les choses
• Tout est question de dose, néanmoins il faut faire
• Les 3 As de Julien Vidal : Abandonner quelque chose, Améliorer quelque chose et Adopter quelque chose de nouveau
• Le préalable « bien s’occuper de soi avant de s’occuper du monde » n’est pas facile
• Les 3 qualités des Jedis « lucide sur le monde, une énergie choisie, et des armes de construction massive », avec un collectif sans limite d’âge
• Dans l’éducation, cours du futur et d’histoire côte à côte pour libérer l’imaginaire
• Redéfinir le jeu et non les joueurs : si le Dalaï-lama et Mère Teresa jouent au Monopoly, la fin sera toujours la même. Le problème, c’est le design du jeu et non les joueurs.
Pour les découvrir, et recevoir les recommandations de tous les invités, abonnez-vous à la newsletter et recevez la liste complète :
Formulaire inscription > https://www.subscribepage.com/q7l4h0
***
Sismique est un podcast indépendant créé et animé par Julien Devaureix.
Il s’agit d’une enquête sur les grands enjeux de notre époque pour explorer, se préparer et s’adapter à un monde en pleine mutation.
Laissez un commentaire et une note sur Apple podcast, ça favorise le référencement : https://apple.co/3eKP2un
Devenir mécène (quelques euros suffisent), contribuer au développement du podcast et avoir accès à des avantages et contenus exclusifs :
https://www.patreon.com/sismiquepodcast ou (Tipeee si vous y avez déjà un compte)
Vous abonner à la Newsletter pour être sûr de ne rien rater : https://bit.ly/3pjFyev
Suivre le podcast sur les réseaux sociaux et découvrir de nouveaux contenus:
Twitter : https://twitter.com/SismiquePodcast
Instagram : https://www.instagram.com/_sismique/
Facebook : https://www.facebook.com/SismiquePodcast